Des salariés qui manifestent... contre la création d'un syndicat dans leur propre entreprise. Vendredi dernier, une soixantaine de chauffeurs-livreurs déployaient des banderoles devant le camion de leur collègue Younes El-Ouafi, en pleine livraison dans le XXème arrondissement de Paris. On pouvait y lire «Non à El-Ouafi! Notre seul et unique syndic, c'est notre paye». L'un de ces collègues, cofondateur de la section syndicale, a subi le même sort lundi.
Depuis que Younes El-Ouafi a créé, avec deux autres collègues, une section syndicale FO dans cette entreprise familiale de transports implantée à Villeneuve-Le-Roi (Val-de-Marne), des dizaines de salariés se sont ligués contre lui. Un SMS avec son nom et ses coordonnées a circulé parmi les chauffeurs de la société. Depuis, il se dit victime d'intimidations, de harcèlement voire de menaces de mort. «J'ai porté plainte contre les quatre personnes qui ont diffusé mes coordonnées, et trois autres personnes qui m'ont menacé de mort par téléphone, explique Youes El-Ouafi. Je tremble de peur, je n'en dors plus la nuit. Des salariés basés à Marseille ont juré de venir à mon domicile et m'ont aussi menacé de mort», assure-t-il.
Dans ce SMS, les opposants au syndicat détaillent ce que son installation dans l'entreprise impliquerait selon eux: la fin des heures supplémentaires, ce qui induirait des embauches obligatoires pour faire face à la charge de travail supplémentaire, et des baisses de salaires de 300 à 400 euros par tête. «C'est totalement faux», martèle le syndicaliste, persuadé que ces arguments viennent directement de la direction de STAF-Transports.
«Mes salariés m'appellent papa»
Créée en 1969, l'entreprise familiale qui compte aujourd'hui plus de 450 salariés n'a jamais eu un seul syndicat. D'ailleurs, son fondateur et directeur Kara Mendjel n'en voit pas l'utilité. «Mes salariés m'appellent papa. S'ils ont un problème, ils viennent me voir dans mon bureau et on le règle ensemble. Ils sont venus me voir un par un pour me dire que j'étais leur délégué, et qu'ils n'avaient besoin de personne d'autre.» Une pétition contre l'initiative de Younes El-Ouafi a rassemblé plus de 300 signatures. Mais la direction jure ne pas être derrière tout cela. «Je ne m'oppose absolument pas à la création d'un syndicat, je n'en ai même pas le droit», assure Kara Mendjel.
Dans le secteur des transports, la réglementation européenne autorise la semaine de 48 heures, avec des majorations salariales au-delà des 35 heures travaillées. Chez STAF-transports, elles s'élèvent à 25% du salaire entre 35 et 42 heures, et elles passent à 50% au-delà, assure la direction. Des spécificités auxquelles les chauffeurs tiennent. Et ils craignent que l'arrivée d'un syndicat rende le système moins souple. «On ne peut pas obliger des salariés à se syndiquer, quelque soit la taille de l'entreprise, indique-t-on au siège de FO. S'il n'y a aucun candidat à un mandat de représentant du personnel, l'employeur fait un constat de carence et ça s'arrête là. C'est souvent le cas dans les entreprises éclatées sur plusieurs sites, avec peu de rencontres collectives entre salariés. Et les entreprises de transport en font partie.»
lefigaro.fr
Pour avoir vu les dégâts qu'on fait les syndicats dans des boites comme Aubry ou Onatra, je comprends bien que les employés de cette société ne veulent pas voir un syndicat s'implanter dans leur société et surtout pas un syndicat FO qui à plus de membre syndiqué à la SNCF que dans le transport routier.
Je ne peux que soutenir les gars à ce qu'ils ne laissent pas faire ce syndiqué et qu'il fassent tout ce qui est légalement possible pour qu'ils ne puissent pas nuire sinon ils vont se retrouver au chômage en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.