Pierre ParrilloN’allez pas croire que je cherche à me faire l’avocat des siffleurs, mais je ne peux néanmoins pas m’empêcher de me dire que dans un certain sens, si le François Hollande s’est fait siffler hier sur les Champs-Elysées, ça n’est certainement pas de la faute des siffleurs.
Je m’explique.
Savez-vous quel Président de la République Française avant François Hollande avait réussi à fédérer autant de français contre lui ? Aucun.
A qui est-ce la faute si le moindre déplacement de François Hollande est aujourd’hui devenu l’occasion de manifester son mécontentement ? De ceux qui manifestent un ras-le-bol, ou de ceux qui sont responsables de ce ras-le-bol ?
Contrairement à ce qui est repris un peu partout par les politiques, les médias et les militants obéissants, ce ne sont pas les cérémonies du 11 novembre qui ont été sifflées hier, mais la descente en voiture de François Hollande sur les Champs-Elysées… Moi j’y vois une nuance. Bien sûr on peut essayer de créer des symboles pour détourner l'attention des français de cette réalité, mais je ne marche pas en ce sens.
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Bien évidemment, un Président impopulaire en période de crise est quelque chose de tout à fait naturel. Pourtant, Jacques Chirac, François Mitterrand ou encore Nicolas Sarkozy avaient-ils connu un tel degré de rejet de leur propre personne par les français eux-mêmes, seulement 18 mois à peine après leur prise du pouvoir ?
Non.
Alors les sifflements, la faute à qui ?
Aux mécontents ou au responsable de ces mécontentements ?
Je vois au passage déjà poindre les procès d’intentions…
Non, je ne soutiens aucun mouvement présent hier pour siffler François Hollande et non, je ne suis pas d’extrême droite. Je suis de droite ; social-libéral plus précisément. Pour autant, je dois admettre que je partage ce sentiment de ras-le-bol ressenti par de nombreux français.
D’ailleurs, et sans vouloir pour autant chercher à prendre la défense de qui que ce soit, il semblerait qu’en France aujourd’hui il soit devenu intolérable d’oser exprimer un propos contraire à celui préétabli par une forme de bienséance, véritable police de la pensée.
Malheureusement ces méthodes utilisées par un microcosme parisien égocentré et seulement représentatif de lui-même porte, à l’identique du PS et de toute la gauche, sa part de responsabilité dans la poussée inquiétante de l’extrême droite en France aujourd’hui.
Julien Dray, et je ne me lasserai jamais de le répéter, a un jour dit cette phrase très juste :
« Le recours systématique à la diabolisation est souvent révélateur d’un état de faiblesse argumentaire » et je crois que cet homme a profondément raison sur ce point, même s’il est socialiste !
Je rajouterai encore à cela que lorsque François Hollande en est rendu, comme il l’a fait hier après-midi dans son discours, à implorer « l’union et la confiance », alors que cela devrait s’imposer tout naturellement, c’est le signe qu’il s’est installé aujourd’hui en France un profond malaise. Et après 18 mois de présidence, qui à votre avis en est responsable ?
Hier, la faute aux siffleurs ?
Non je ne le crois pas.
La faute à ces anti-Républicains qui essaient de tuer dans l’œuf toute forme de contestation, soit par la force, soit en tentant de sacraliser une simple descente en voiture de la plus belle avenue du Monde.
Hier la gauche a employé, à l’égard de siffleurs, exactement les mêmes méthodes que Vladimir Poutine emploie à l’égard de ses opposants ; signe que la démocratie est en danger.
IL a raison bien sur, personne n'aurait dans l'idée de siffler une cérémonie de commémoration de ce genre, c'est flamby la teinture qui était visé dans ces sifflements.
Bien sur dans ces déplacements le parti et les élus locaux prennent bien soin d'éloigner les mécontents pour les remplacer par les militants du parti ou tout au moins ceux qu'il en reste mais là il n'avaient pas prévu que les gens s'en prendraient à lui dans ces conditions.
Jamais président de la république ne fut plus détesté car aucun président n'avaient osé mentir à ce point au français et jamais président ne fut autant un amateur et un incapable dans la V ème république.